Lundi matin : les États Unis ont entériné une rupture historique avec l’ère post-1945. « Washington prend les Européens pour cible » (Le Monde, 7-8 décembre).
Un collègue : « - Je discute avec des plus en plus de gens qui veulent se barrer ! » Moi : « - Se barrer ? mais pour aller où ? » Lui : « -…, ailleurs. À Dubaï ? Même aux États-Unis, pourquoi pas. »
Plus tard, j’observe. Bruxelles-Dubaï, 6h30 de vol, 29°. Et les étranges questions que les internautes se posent au sujet de cette destination : "100 dollars, est-ce assez pour un jour à Dubaï ?' La réponse est OUI. "Est-ce que je peux embrasser ma copine à Dubaï ?" La réponse est NON. "Est-ce que Dubaï risque une guerre ?" La réponse est PRUDENCE, à cause du terrorisme.
Pas sûr que ce collègue soit le meilleur conseil pour se trouver un refuge en cas de grabuge.
* Mardi matin : La presse publie des cartes. Une en particulier retient l’attention : la répartition des services militaires, obligatoires ou volontaires, en Europe. En édito, Le Soir constate : « Elle est loin l’époque des protest songs pacifistes. » Les opinions publiques, qui soutiennent ce retour de la chose militaire, sont loin aussi des protest songs pacifistes. Dans la presse, un slogan retient l’attention. De jeunes élèves de primaires donnent, en Allemagne, leur avis sur le retour de la conscription militaire : « Les vieux schnocks, ce n’est pas vous qui devrez-vous battre. »
* Mercredi. C’est plus calme. Milieu de semaine, la presse calme ses angoisses de crise mondiale et autres guerres à nos portes en observant les sorties-spectacles de Brigitte Macron et les livres à placer sous le sapin. (Pour plonger dans la séance de dédicace des écrits de Nicolas Sarkozy, reportez-vous au Sarko Circus de Libération (édition du 11 décembre).
* Jeudi. C’est LE jour. Le monde se déchire. La SNCB change ses horaires. Quand les jeunes tombent malades, 1 sur 7 le reste pour longtemps, nous dit la presse. Et soudain… ça bouge à Bruxelles. Ça bouge ENCORE ! Les Engagés proposent une coalition GUINNESS (puisqu’elle a battu tous les records). Influencés par nos lectures « Guinness », on pensait que c’était à cause de la guerre de la bière qui fait rage dans les supermarchés (Het Laatste Nieuws, mercredi 10 décembre).
* Vendredi. Rebelote, l’inquiétude est de retour. Avec Het Nieuwsblad, qui décide de miser sur le discours de Mark Rutte à Berlin. En résumé, d’ici 5 ans, dit le secrétaire général de l’Otan, la Russie risque de porter le fer contre un État de l’Otan. Troisième guerre mondiale en vue. Tenez-vous prêt, dit-il aux membres de l’Otan, achetez de quoi vous défendre.
À cela, les quotidiens répondent. Et de UN, on ne panique pas. Et de DEUX, Rutte doit préciser ce qu’il veut dire. Soit il y a un réel risque de guerre, et la réaction de l’Otan doit être autre chose qu’une alerte lancée à Berlin dans un discours. Soit Rutte veut mobiliser les membres et les convaincre d’investir plus et plus vite. Dangereux. C’est où encore Dubaï ? | |