Jeudi, le parlement espagnol a approuvé l’utilisation de 3 langues supplémentaires dans son hémicycle. A savoir, le catalan, le basque et le galicien. La décision, approuvée à une large majorité, représente – à lire la presse espagnole – un tournant historique pour ce pays. Jugez du peu : les citoyens basques, catalans ou galiciens, peuvent désormais suivre les propos de leurs élus dans leurs langues maternelles. A cette occasion, le premier député à user de cette toute nouvelle liberté (Xosé Ramon Gomez Besteiro – socialiste) a ainsi lancé en galicien : « la diversité ne nuit pas à l’unité. L’uniformité ne garantit pas la cohésion. » Bien entendu, l’Espagne ne s’est pas muée en tour de Babel pour rien. Cette modification du règlement intérieur de la Chambre basse espagnole n’est pas dénuée d’arrière-pensées politiques. S’il veut renouveler son mandat, Pedro Sanchez doit donner satisfaction aux sécessionnistes, note le quotidien suisse Le Temps. Cette actualité résonne assez particulièrement en Belgique où le recteur de l’Université catholique de Leuven (Luc Sels) a plaidé cette semaine pour un assouplissement de l’usage des langues dans son université. (De Standaard, 20/09/23) Sacré mouvement de balancier, tout de même, pour qui se rappellera que c’est cette même K.U.L. qui a exclu les francophones à la fin des années 60 et mené par-là à la création de la ville de Louvain-La-Neuve, de l’UCL et plus tard, à l’explosion politique du PSC/CVP. Bien sûr, le recteur, là, ne plaide pas pour une ouverture au français, mais tout de même… De Morgen n’a pas manqué de souligner le caractère cocasse de la situation. Lorsque la Flandre a décidé de lancer un évènement célébrant le développement de la technologie, de l’innovation et de la science, c’est en anglais qu’il intitule son «Flanders Technology & Innovation.» Le pragmatisme, parfois, l’emporte sur les principes. Même les principes linguistiques. |